Point de passage obligé, la ville est appelée Porte des Flandres, sésame qui ouvre vers les trésors de l’Outland. La forte identité de ses deux parties, le pont et le centre, donne à Nieppe une couleur très marquée, tant politiquement qu’humainement. Niepkerke en flamand, soit littéralement l’Église de l’Orme, est une ville charnière, limitrophe d’Armentières, Erquinghem-Lys, Bailleul, Steenwerck et Ploegsteert en Belgique. Écartelée entre le désir d’être flamande et celui de s’ouvrir au-delà de la Lys, vers la communauté urbaine de Lille, Nieppe n’a pas réussi à faire son choix définitif, regrettant parfois d’être intégrée dans la communauté de commune Monts-de-Flandre Plaine de la Lys et alimentant ses peurs de rejoindre la métropole Lilloise.
À l’aide de son vélo, ou de son bâton de pèlerin il est aisé de découvrir les alentours, par exemple, en remontant la Lys par le chemin de halage, le long duquel s’envolent quelques hérons placides. Une autre possibilité est de rejoindre la Biscuiterie Delacre, au bout de la rue de Gand, et de filer vers la Belgique, toujours en flirtant avec la rivière. Avec de jeunes enfants, le château est toujours un enchantement, avec ses immenses prairies de gazon vert et son morceau boisé qui contient tous les mystères de l’ombre.
Toujours écartelée, cette fois entre ses deux églises, détruites puis reconstruites et inaugurées en 1929, elle vit au rythme de ses clochers qui rappelèrent, il fut un temps, Clochemerle, ce qui tend à disparaître, tant l’esprit de Nieppe se veut tourné vers un futur serein. Une curiosité, les deux colonnes du 12ème siècle rescapées de l’église Saint-Martin, au milieu d’un espace vert. Nieppe fut probablement la première paroisse née au milieu d’une clairière de la forêt d’Ormes qui allait jusqu’à Warneton. Un prieuré abrita des moines bénédictions à partir de la fin du XIème siècle.
Nieppe fut flamande, et espagnole à la fin du XVIème siècle et ne prit son nom actuel que sou Louis XIV lorsqu’elle devint française. Elle a cheminé au travers des troubles de la révolution, de l’avénement de l’industrialisation, de la souffrance des deux guerres de 14-18 et 39-45 pour arriver à ce qu’elle est aujourd’hui, une ville passée de 4 405 habitants en 1946 à plus de 7 500 Nieppois actuellement.
