Air France-KLM vient de passer une commande pour renouveler son parc. À l’origine, la société semblait n’être intéressée que par l’achat d’avions Boeing, mais pour ne prender aucun risque politique, elle a fait moit-moit’… Ainsi, Air-France KLM passe la commande de 25 airbus A350 et A900 et 25 Boeing 787 et 800. Montant global de la commande, environ 12 milliards de dollars. La suite au prochain numéro, puisque 60 autres appareils devaient aussi être commandés, mais incertitudes quant aux répercussions économiques des crises aidant, seuls 50 commandes fermes ont été concrétisées.
Et là, je me pose une énorme question. Qu’est-ce qui empêchait Air France-KLM de ne se fournir qu’en Airbus ? Il y a vraiment des moments où on a l’impression de tomber sur la tête. Lorsqu’on se promène sur les sites des journaux, la nouvelle est annoncée telle-quelle, sans commentaire. Du bobo journalisme !
Plus de 180 députés -sur les 577 députés de l’Assemblée- avaient signé cette pétition pressant la compagnie franco-néerlandaise Air France-KLM, détenue à 15,7% par l’Etat français, d’acheter des appareils de l’européen Airbus plutôt que de l’américain Boeing pour cette méga-commande. Le député UMP du Tarn, Bernard Crayon, s’insurge :
En choisissant le panachage d’Airbus et de Boeing pour le renouvellement de sa flotte de longs courriers, Air France n’a pas fait le choix du courage commercial, en dépit de l’appel au bon sens qu’ont exprimé plus de 180 députés de toutes sensibilités (UMP, Nouveau Centre, PS et PC), appel explicitement soutenu par le président de la République.
S’il faut bien comprendre, un État qui détient 1/6ème de parts dans une société n’a pas plus son mot à dire que cela ? En tous cas chez Boeing, on ne fait pas la fine bouche. Jim Albaugh, Président et CEO de la division Aviation Commerciale de Boeing déclare :
Nous sommes fiers de jouer un rôle majeur dans le programme mis en oeuvre par le groupe Air France-KLM pour le renouvellement de sa flotte. a déclaré. Le 787 Dreamliner sera extrêmement profitable pour les deux compagnies et complètera parfaitement leurs flottes de Boeing long-courrier. Nous sommes impatients de finaliser notre accord.
Des voix s’élevaient pour réclamer de laisser toute l’indépendance au choix d’Air France-KLM, qui se fournit sur fonds propres, d’analyser ses besoins techniques. Un nouveau directeur général sera choisi par le conseil d’administration qui se réunira jeudi 22 septembre à… New-York, à l’invitation de Delta Airlines, partenaire de ses vols transatlantiques. Décidément une belle histoire américaine derrière laquelle des intérêts que nous ne saisissons pas doivent être en jeu. Sont-ils favorables à la France, ces enjeux, ou à de troubles actionnaires qui vont s’en mettre plein les poches ?